Début janvier, j’avais pris la résolution de prendre à nouveau du temps pour lire et plonger dans cette pile de roman qui m’attendait depuis bien trop longtemps sur l’étagère. Et, je me suis dit que ça serait sympa de partager mes ressentis et mes coups de cœur avec vous et ainsi peut être vous donner des idées de lectures. 😉
Comme par magie
de Elizabeth Gilbert
Résumé : Depuis près de dix ans, des milliers de lecteurs de par le monde ont été inspirés et influencés par les livres d’Elizabeth Gilbert. Aujourd’hui, l’auteure puise dans son propre processus de création pour partager avec nous sa sagesse et son point de vue unique sur la créativité, et nous encourage à aller à la recherche de notre inspiration. Elle nous montre comment capturer ce que nous aimons le plus et comment tenir tête à ce qui nous fait le plus peur ; évoque les attitudes, les approches et les habitudes dont nous avons besoin pour vivre notre vie de la façon la plus créative qui soit.
Que nous souhaitions écrire un livre, relever de nouveaux défis professionnels, poursuivre un rêve trop longtemps mis de côté ou simplement insuffler un peu plus de passion dans notre quotidien, Comme par magie nous ouvre les portes d’un monde de merveille et de joie.
C’est le livre feel-good parfait pour ce début d’année qui rebooste votre motivation et votre bonne humeur au maximum. Je l’ai dévoré un moins d’une semaine tant il est agréable à lire. Et il faut dire que sa couverture multicolore au style “Holi Festival” donne super envie de se plonger dedans 😉 L’auteur de “Eat Pray Love” nous explique le processus d’une «idée qui grandit, qui dévie et qui s’en va», ce qu’elle perçoit comme de la magie. Elle suggère que les idées sont des petits génies qui viennent à nous si l’on sait y prêter attention, les écouter et leur consacrer du temps, qu’il faut accepter que parfois certaines idées s’égarent en chemin pour finir par poser leurs valises dans la tête de quelqu’un d’autre et n’étaient tout simplement pas faites pour nous alors qu’au contraire certaines idées nous attendent sagement durant des années car nous seuls sommes destinés à les concrétiser. J’aime beaucoup cette théorie qui nous permet de mieux appréhender notre existence créative.
Au travers de différents chapitres qui font référence à une vertu ou une aspiration à cultiver : courage, enchantement, permission, persistance, confiance et divinité, Elizabeth nous pousse à faire face à nos craintes, à s’emparer de nos peurs, à réfléchir sur notre existence, nos envies, à nourrir notre inspiration et prendre conscience de notre potentiel pour nous encourager à mener une vie personnelle plus riche et épanouie. Afin de justifier son approche, l’auteure parsème le récit d’exemples et d’anecdotes, inspirants et parfois très drôles, tirés de sa propre expérience personnelle et de son entourage ; ce qui rend également la lecture beaucoup plus fluide et intéressante.
Les chapitres “Courage” et “Permission” m’ont le plus touché car j’avais l’impression qu’Elizabeth Gilbert s’adressait directement à moi, qu’elle lisait dans mes pensées et mettait à jour mes craintes, questionnements et ressentis. La lecture de ce livre m’a permise d’identifier clairement les sources qui me freinent dans l’accomplissement de certains projets qui trottent dans ma tête depuis un moment. C’est là qu’on comprend à quel point on s’interdit parfois de faire ce qui nous plaît, que nous sommes seuls décideurs, c’est nous qui fixons notre propre limite. Oui, la majorité des choses ont déjà toutes été faites, beaucoup de sujets ont déjà été abordés par d’autres, et alors… ce n’est pas pour cela que nous devons nous brider et ne pas apporter notre vision.
“Comme par magie” est donc un livre de développement personnel que je vous recommande vivement, surtout si vous êtes dans une période où votre motivation est en berne. Elizabeth Gilbert nous offre une lecture hyper-inspirante, dont on ressort avec une furieuse envie d’entreprendre plein de choses, de prendre son courage à deux mains et d’enfin se lancer à corps perdu dans nos projets quel qu’ils soient.
Je ne connais pas vos capacités, vos aspirations, vos désirs les plus chers et vos talents les plus secrets. Mais à n’en pas douter, vous abritez en vous quelque chose de merveilleux. Je déclare cela en toute confiance, car je suis convaincue que nous sommes tous les dépositaires vivants de trésors enfouis. Je crois que c’est l’un des tours les plus anciens et les plus généreux que l’Univers joue aux êtres humains, autant pour son propre amusement que pour le nôtre : l’Univers enfouit profondément en nous des pépites singulières , puis il attend de voir si nous serons capables de les trouver. La quête pour découvrir ces pépites, c’est cela, une existence créative.
Va et poste une sentinelle
de Harper Lee
Résumé : Jean Louise Finch, dite « Scout », l’inoubliable héroïne de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, est de retour dans sa petite ville natale de l’Alabama, Maycomb, pour rendre visite à son père Atticus. Vingt ans ont passé. Nous sommes au milieu des années 1950, à l’aube de la déségrégation, et la nation se déchire autour des questions raciales. Confrontée à la société qui l’a façonnée mais dont elle s’est éloignée en partant s’établir à New York, Jean Louise va découvrir ses proches sous un jour inédit et voir vaciller toutes les fondations de son existence, politiques, sociales et familiales. Va et poste une sentinelle est le deuxième roman de Harper Lee, mais fut écrit avant le mythique Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, qui reçut le Prix Pulitzer en 1961. Dernier volet de ce qui devait être au départ une trilogie romanesque dont l’Oiseau moqueur aurait été le premier tome, ce roman inédit marque le retour, après soixante-cinq ans de silence, de l’un des plus grands auteurs américains du siècle.
J’avais lu pour un cours au collège “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur”, un roman qui m’a marqué et que j’avais adoré. Alors, quand en entrant dans une librairie, je suis tombé par hasard sur la suite de ce livre, j’ai été prise d’une furieuse curiosité d’en connaître l’histoire et de replonger dans les rues de Maycomb en Alabama. C’est agréable de retrouver au fil des pages le personnage familier de Jean Louise Finch surnommée” Scout”et de voir qu’elle n’a pas autant changé que ça vingt ans après.
J’ai été au prime abord déçu et frustré par un récit qui souffre de quelques incohérences, de longueurs, de dialogues parfois assez lents et met longtemps à entrer dans le vif du sujet et d’un épilogue qui m’a un peu laissé sur ma faim. Je ne retrouvai pas vraiment les éléments qui m’avaient tant plu dans “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur”. Il faut donc plutôt aborder cette histoire comme une sorte d’essai qui pose les bases de ce qui fera ensuite la force du roman phare. Il ne faut oublier qu’Harper Lee avait pensé et écrit “Va et poste une sentinelle” en premier. Ainsi le récit prend tout son sens et en lisant entre les lignes on retrouve tous les piliers de “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur” : un regard acéré sur la société des années 50, la division entre passé et présent, entre tradition et modernité, des interrogations sur la justice, le droit, la religion, la conscience, la ségrégation, l’évolution des mœurs qui pouvaient déranger à l’époque et qui sont malheureusement pour la plupart d’entre elles toujours d’actualité.
C’est également un livre dans lequel on découvre comment se détacher de l’enfance, briser une fois pour toute le cordon ombilicale qui nous raccroche encore à ceux qui nous ont élevés pour pouvoir enfin avancer par soi même ; et combien cette tâche peut s’avérer difficile à accomplir voire brutale et que l’on doit parfois pour cela briser nos idéaux. Bref, “Va et poste une sentinelle” est un roman poignant de vérité à mettre entre toutes les mains.
La femme au miroir
de Eric-Emmanuel Schmitt
Résumé : Anne vit à Bruges au temps de la Renaissance, Hanna dans la Vienne impériale du début du siècle, Anny Lee à Los Angeles de nos jours. Trois destins, trois aventures singulières, trois femmes infiniment proches tant elles se ressemblent par leur sentiment de différence et leur volonté d’échapper à l’image d’elles-mêmes que leur tend le miroir de leur époque. Tout les éloigne de ce que la société, leur entourage, les hommes ont décidé à leur place. Anne la Flamande ressent des élans mystiques qui l’entraînent vers le béguinage. Hanna, une des premières patientes d’un disciple de Sigmund Freud, enfreint tous les codes familiaux et moraux de son temps. Anny, dont le talent annonce une fulgurante carrière d’actrice, pourrait se révolter contre le modèle hollywoodien. Egalement insoumises et rebelles, laquelle trouvera, et au prix de quels combats, sa vérité et sa liberté ? Or, de manière inattendue et par une suite de hasards objectifs ménagés par l’auteur avec une habileté extrême, ces femmes vont devenir, par delà le temps, les héroïnes d’un seul et même roman.
J’ai enfin pris le temps de lire ce roman qui trône sur mon étagère depuis un petit moment. J’apprécie beaucoup la plume d’Eric-Emmanuel Schmitt, cependant j’ai tout de même mis un peu de temps à rentrer dans l’histoire. Je ne comprenais pas vraiment où l’auteur voulait en venir, passant d’un personnage à l’autre au fur et à mesure des chapitres sans fil conducteur apparent. Et puis, soudain le puzzle commence à s’assembler et un parallèle s’établi entre le quotidien des trois femmes. On retrouve des similitudes surprenantes et déstabilisantes qui nous poussent à vouloir connaître la suite.
Car, c’est en réalité une belle réflexion sur la place de la femme dans la société, du XVIe siècle à nos jours, et sur la prise de conscience qu’Eric-Emmanuelle Schmitt nous propose au travers de ces trois portraits. Chacune à sa façon cherche à s’affranchir des codes dictés par la société et les hommes (mariage, maternité, vie hollywodienne) et refuse la vie tout tracée que l’on prévoit pour elle. Trois destins, trois époques, des lieux et milieux sociaux différents et pourtant un lien va les réunir d’une manière surprenante dans les derniers chapitres du récit. Je ne vous en dévoile pas plus 😉 Anne, Hannah et Anny ont en commun un sentiment exprimé dès la toute première phrase du roman : – Je me sens différente.